Le thème du cours avait pour consigne de créer un collier ayant pour thème « entre toi et moi ». Le semestre fut dirigée par Prof Vered Kaminsky.
Le « Moi » est un concept qui nous est accessible car nous le vivons en permanence, au quotidien, tandis que le « toi » ne dépend pas uniquement de nous. En effet, chacun possède son existence propre, son « Moi », même si notre perceptions du « Moi de l’autre » -c’est-à-dire le Toi- demeure largement influencée par notre propre entendement, notre propre « Moi ».
Avant de définir le Toi, il me semblait donc nécessaire en premier lieu de bien cerner le « Moi ».
Le « Nosce Te Ipsum » de Socrate ne cessait d’occuper mes pensées depuis le début de mes études.
Car en réalité, se connaître soi-même est un procédé lent qui passe par la définition de réalités multiples, d’univers variés à travers lesquels notre personnalité, nos pensées, nos sentiments s’expriment parfois de manière différente selon le contexte, le moment, l’endroit où l’on se trouve.
La perception que l’Autre a de moi ; autrement dit sa perception du Toi, ne peut finalement qu’être très partielle dans la mesure où mon Moi opère un certain mutisme en fonction des paramètres que nous venons d’évoquer.
Et, plus nous cherchons à définir cette multitude d’univers tels que la famille, l’école, les amis -chaque relation amicale étant un univers en soi- plus nous comprenons les différentes expressions que prennent le Moi dépendamment de ces instances, plus la tâche du Nosce Te Ipsum s’avère ardue.
Jusqu’à ma vingtaine, un des premiers acteurs avec qui je me confrontait au réveil, était mon propre reflet.
Le réflexe du matin, dans bon nombre de nos sociétés occidentale était de se regarder dans un miroir. L’auto-questionnement classique, et bien souvent peu contrôlée de l’esprit encore engourdit revenait à se préparer, afin de donner à notre apparence extérieur un aspect correspondant à l’état de notre « Moi » à ce moment-là, ce qui nous permettait de débuter la journée par une première autodéfinition plus ou moins consciente de ce Moi qui nous habite.
Dans notre société actuelle, où la technologie impose sa présence à peu près absolue dans tous les domaines de la vie, un mutisme s’est opéré . Le téléphone a peu à peu remplacé le miroir et l’on exprime le besoin de l’ouvrir dès notre réveil, se relier à l’Internet, aux réseaux sociaux. Loin de renoncer à l’épreuve de l’auto-reflexion du miroir, cette expérience ne fait que renforcer cette redéfinition quotidienne de notre « Moi », et ce, en matérialisant nos différents univers par des applications, qui sont finalement des outils d’expressions tels que le journal intime l’était à une époque bien que ce dernier ne fasse pas l’objet de partage.
Le Narcisse d’hier tombant amoureux de son reflet, est devenu le quotidien de nombreuses personne, vérifiant dès le réveil, le nombre « like » sur leurs post et par là même, leur dictant de quelle manière leur « Moi » devrait s’adapter pour cette nouvelle journée qui débute.
Il existe donc bien un lien intime entre l’expression de notre Moi, celle que l’on montre au monde extérieur, et celle que l’Autre capte à travers le regard ( et celle que je ressens?- peut être: Il existe donc bien un lien intime entre notre Moi ressentis, celle que l’on montre au monde extérieur, et celle que l’Autre capte à travers le regard. )Cette interaction n’est d’ailleurs pas sans rappeler ce que le philosophe Levinas nous enseigne sur la définition de notre identités propre au travers du regard.
C’est donc le sujet de la confrontation entre le (les) moi que je vis et le (les) moi que je délivre au monde extérieur et ceux qui sont perçus comme Toi que je voulais explorer.
J’imaginais donc une sorte de barrière, une porte, un passage par lequel le (les) moi interne passe et se divise en de multiples expressions.
Mon collier qui devait unifier plusieurs éléments. Tels des maillons d’une chaine finalement reliés à mon propre corps.
Prof Vered Kamisky avait commencer le cours par un enseignent sur les chaines. En effet le maillon est un élément basique dans un joaillerie .
Ma propre variation fut alors d’isoler les maillons et de leur donner des formes aléatoire que j’analysais au fur et a mesure.
Apres plusieurs croquis j’ai compris de l’idée de multiplicité et d’unicité existait dans l’idée et la conception de la chaine, j’ai donc repris l’idée ma variation de chaine du début du semestre tout en utilisant un fils de laiton de 5 cm d’épaisseur et en jouant sur la taille, la cumul, le travail du laminoir et son imprévisibilité.
Construisant mon collier maille après maille, chaque forme étant différente et me couvrant le cou, les épaules et enfin le visage, le collier me semblait traduire ma volonté de montrer ces différents moi.